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[PORTRAIT] Entrevue avec Myriam Roy – Illustratrice et bédéiste


©Myriam Roy

Entretien avec Myriam Roy – Illustratrice et bédéiste

Pourriez-vous vous présenter, en quelques mots?

Je travaille dans le milieu de la culture depuis plus ou moins dix ans. Je fais de l’illustration jeunesse, de la bande dessinée, de l’événementiel dans le cadre du Salon du livre de l’Outaouais et du Rendez-vous de la BD de Gatineau et je donne une charge de cours à l’UQO (université du Québec en Outaouais), dans le programme de bande dessinée de l’ÉMI (École multidisciplinaire de l’image)!

Comment et pourquoi êtes-vous devenue illustratrice-bédéiste?

J’ai toujours adoré lire et dessiner et, plus jeune, je n’avais aucune idée d’où me diriger d’un point de vue professionnel. À ce moment dans ma vie, je n’étais pas tout à fait convaincue qu’il était possible de faire carrière dans le domaine des arts. Mais comme le dessin et les livres étaient mes seuls réels intérêts, j’ai décidé de sauter dans le vide et de suivre mes passions. Je me suis alors dirigée vers l’étude de la bande dessinée l’UQO afin de me donner de bonnes bases de départ et en espérant que ça porte fruit par la suite! Ça n’a pas spécialement été un parcours en ligne droite. Je suis devenue illustratrice avec une grosse dose de chance, pas mal de persistance, beaucoup d’heures de perfectionnement en dessin – en dehors de mon travail alimentaire –, le tout renforcé par un bon réseau de contacts !

Comment définiriez-vous votre pratique? Avez-vous un champ de spécialisation?

Je définis mon travail assez simplement : je suis une artiste digitale qui œuvre dans le milieu de l’illustration et de la bande dessinée. En l’illustration, je me spécialise dans les livres jeunesse ; en bande dessinée, dans le documentaire.

Quelles sont vos inspirations concernant votre pratique?

Je suis toujours inspirée par les bandes dessinées (dans toutes leurs diversités de genres et de styles), les jeux vidéo, les dessins animés et les albums jeunesse. En fait, toute œuvre bien ficelée vient facilement me chercher droit au cœur! Rencontrer des gens qui œuvrent dans un métier créatif s’avère toujours être une expérience enrichissante. Autrement, l’inspiration se cache partout! Un incontournable restera toujours la nature, dans toute sa variété de formes, de textures, de couleurs et de compositions…

Quelle partie de votre travail préférez-vous?

Ce que j’aime le plus en illustration et en BD, c’est la variété du travail, puisqu’il y a plusieurs étapes tout au long d’un même projet. En règle générale, je préfère les deux premières, soit la conceptualisation et le découpage, ainsi que la dernière étape, soit la mise en couleur. Bien que j’apprécie les étapes du crayonné et de l’encrage, ce sont souvent celles qui me paraissent comme étant du « travail ».

À quoi ressemble une journée de travail?

Lorsque je planche sur un projet d’illustration ou de BD, je travaille toujours de la maison. Mes journées sont très structurées. Réveil à 5h30, petit moment de détente avec mon café suivi d’une courte méditation afin de commencer la journée dans le bon état d’esprit. Ensuite, je me dirige vers ma tablette graphique où je travaille habituellement un minimum de 8 heures par jour.

Quelles sont les grandes étapes pour la publication d’une bande dessinée?

En règle générale, pour une BD publiée papier, on commence par faire un dossier à envoyer dans des maisons d’édition potentielles. Si le projet est retenu, c’est la partie «huile de coude» qui commence! Il faut écrire le scénario, conceptualiser le découpage graphique, esquisser et crayonner toutes les cases, les mettre au propre, encrer les dessins et le lettrage, et terminer par la mise en couleur. Il restera la mise en page, l’impression, la diffusion, la distribution et enfin, la mise en vente dans les librairies!

Parlez-nous d’une réalisation professionnelle dont vous êtes particulièrement fière.

Ma plus récente création et, par le fait même, celle dont je suis actuellement la plus fière, est la bande dessinée documentaire réalisée avec une équipe de journalistes de Radio-Canada Estrie : Lac-Mégantic – La dernière nuit. Ce projet raconte les moments qui ont précédé le déraillement des convois de pétrole ayant causé la mort de 47 personnes durant la nuit du 5 au 6 juillet 2013 dans le centre-ville de Lac-Mégantic. Le récit est ficelé d’après les témoignages de plusieurs survivants, entre autres Pascal Charest, Isabelle Hallé et l’ancienne mairesse Colette Roy-Laroche. Ce fut un projet très intense à réaliser, autant sur le plan émotif que sur le plan technique, mais l’équipe et moi sommes très fières du résultat final et de la réception de celui-ci par les lecteurs.

©Myriam Roy

Au travers tous vos projets, vous êtes aussi chargée de cours à l’Université du Québec en Outaouais. Pourquoi avoir choisi l’enseignement?

En fait, c’est plutôt l’enseignement qui m’a choisie! Ce sont des enseignants de l’Université qui m’ont appelé afin de me demander de poser ma candidature pour la charge de cours. Je dois avouer que je n’aurais jamais eu la confiance d’appliquer si on ne m’avait pas demandé de le faire. Bien que j’aie de l’expérience dans le milieu, j’ai encore l’impression de tout avoir à apprendre. Même si enseigner est un travail qui me pousse en dehors de ma zone de confort, avoir la chance de donner des cours dans mon domaine et de partager mes passions avec des jeunes adultes motivés, inspirés et inspirants… C’est tout simplement magique! C’est un métier qui me donne continuellement l’envie de m’améliorer dans ma propre pratique artistique… Que demander de plus?

Quels sont vos projets à venir?

J’ai décidé de reprendre mon poste dans les bureaux du Salon du livre de l’Outaouais tout en travaillant pour le Rendez-Vous de la Bande dessinée de Gatineau. Les prochains mois, mon attention sera surtout dirigée vers l’événementiel! En parallèle, je travaille à l’élaboration d’un projet de BD jeunesse personnel.


Nous espérons que cette entrevue vous a donné envie d’en savoir plus sur les métiers d’illustrateur·ice et de bédéiste. Un grand merci à Myriam Roy d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.