Un mouvement de terrain, c'est une catastrophe naturelle.

La situation des réfugié-e-s climatiques, c'est une catastrophe humaine, car les humains sont à la source des changements climatiques qui provoquent ces migrations forcées.

La traite humaine, c'est une catastrophe délibérément motivée par l'appât du gain. Elle affecte ces personnes qui doivent s 'établir ailleurs, initier un mouvement vers un terrain qui leur apparaît plus fertile, porteur d'espoir pour eux et leurs familles. Ces mouvements ne se font pas toujours dans la légalité, parce que des humains illégaux, ça existe encore, aussi absurde que ça puisse paraître. Le plus absurde, c'est que les privilégiés de ce monde sont souvent en cause quand on s'intéresse de plus près à ce qui amène les migrant-e-s à entreprendre ce voyage interdit. Ironique, dites-vous ?

Nous prospérons nous aussi sur l'exploitation. Et cette prospérité engendre une empreinte écologique, qui déclenche des catastrophes climatiques, qui initient des mouvements forcés d'humains, qui débarquent, l'espoir au coeur, vers une prochaine catastrophe.
Un mouvement de terrain qui prend la forme d'un cercle vicieux.

Mais il n'y a pas de traite humaine au Québec, qu'on se dit. On est un pays civilisé ici, qu'on se dit. 

Temps publics ressent l'urgence de donner une voix à ces personnes cachées dans l'anonymat de peur de faire face à la déportation et de faire la lumière sur ce phénomène qu'on ne voit pas - ou qu'on ne veut pas voir, une image vivante à la fois poétique et authentiquement fidèle à leur vécu. Constituée à 100 % d'artistes-médiateur-trice-s immigrant-e-s de première ou de deuxième  génération, notre équipe artistique a travaillé une démarche de recherche-création ayant pour objectif une performance interactive portant sur cette hypocrisie contemporaine. 

La présentation est une première étape de création, invitant la participation du public dans son élaboration, dans le but qu'il évolue vers une oeuvre aboutie au cours des prochaines années.